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Vogue Paris fête ses 90 ans: luxe, glam et publicité...

La vieillesse n'est pas forcément une qualité très recherchée dans la mode, dont l'appétit insatiable pour la jeunesse et la peau élastique n'a d'égale que la quête de la prochaine tendance. Mais peut-on vraiment parler de vieillesse à propos de Vogue, temple de la mode toujours adoré avec une fièvre religieuse par des hordes de fidèles à frange ? A l'occasion de son "october issue", Vogue Paris fêtera ses 90 ans. Et n'a pas à rougir de ses rides tant ses derniers bulletins de santé sont encourageants.

Alors que le secteur du luxe et la presse traversent une crise historique, Vogue Paris reste un aspirateur à publicité et affiche des ventes en progression constante depuis cinq ans (autour de 150 000 exemplaires par mois). Le groupe Condé Nast (GQ, Glamour, Wired...), propriétaire du titre prévoit même une augmentation de 10 % de son chiffre d'affaires pour l'année prochaine.

Sur le fond Vogue reste aussi une marque iconique, incarnée aux USA par sa rédactrice en chef, la puissante papesse de la mode Anna Wintour (voir le très bon documentaire The September Issue), et en France par son homologue Carine Roitfeld, la muse tendance du porno chic de Tom Ford, à qui l'on doit un renouveau du titre depuis son arrivée en 2001.



Mais que représente le Vogue Paris au sein de la galaxie Vogue (qui compte en plus de la maison mère créée en 1892, 18 déclinaisons nationales) ? Qu'est devenu le titre dirigé de 1954 à 1966 par Edmonde Charles-Roux, virée pour avoir voulu mettre une femme de couleur en une ? "C'est l'édition la plus risquée, la plus sexuelle, qui reste, comme Paris, le centre de la création artistique de la mode, explique Luis Venegas, directeur artistique et fondateur du très pointu Fanzine 137 et de Candy. Il reste un rêve d'excellence, découvreur de tendance grâce à Carine Roitfeld, comme il l'était à la grande époque des photographes Guy Bourdin et Helmut Newton, dans les années 1970-1980."

Et c'est avec des réinterprétations des grandes créations de ces photographes, (aujourd'hui impubliables pour cause de pudibonderie) par ceux qui font l'image du Vogue des années 2000, comme Hedi Slimane, que le magazine fêtera son anniversaire. Avec un numéro consacré à l'audace (la sienne) de plus de 600 pages - dont 350 de publicités, un record ! - affichant en couverture le mannequin néerlandais Lara Stone. "On a aussi exhumé des pépites de nos archives, s'enthousiasme son rédacteur en chef adjoint Olivier Lalanne, comme un entretien raté de Jeanne Moreau par Françoise Sagan, ou le premier entretien de Romy Schneider." Il sera vendu avec un portfolio de 90 pages, rééditions des photos mythiques parues tout au long du siècle.


Vogue est un des principaux magazines de mode féminin dans le monde. Le titre est édité par Condé Nast Publications basé à New York (États-Unis d'Amérique) et fait l'objet de nombreuses éditions internationales (Australie, Brésil, Chine, France, Allemagne, Grèce, Inde, Italie, Korée, Japon, Mexique, Portugal, Russie, Espagne, Suisse, Taïwan, Turquie, Angleterre et États-Unis).

Édition américaine

L'édition américaine est la plus puissante et concurrence W, Harper's Bazaar, et ELLE. Vogue se concentre sur la mode haut de gamme et la haute société depuis son origine. Le magazine a eu pour collaborateurs les plus grands illustrateurs et photographes de mode.

La rédactrice actuelle de Vogue aux États-Unis d'Amérique est Anna Wintour, réputée comme « la femme la plus influente de la mode ». Elle a inspiré le personnage de la rédactrice-dictatrice du roman Le Diable s'habille en Prada, adapté au cinéma avec Meryl Streep dans le rôle.

« Le Vogue américain, c'est la bible pour les acheteurs » des magasins de prêt-à-porter de luxe, comme Barneys ou Henri Bendel, explique Marie Saeki, directrice d'une agence new-yorkaise de relations publiques travaillant avec de jeunes stylistes. Et ses lectrices ont un pouvoir d'achat en général supérieur à celles des autres journaux.

Depuis 2001 et la récession des revenus publicitaires aux États-Unis, Vogue consacre de plus en plus ses couvertures aux célébrités, abandonnant peu à peu les top models

Édition française

L'édition française dont la première parution date du 15 juin 1920 a eu pour contributeurs quelques-uns des plus grands artistes et écrivains du xxe siècle. En 1948, Edmonde Charles-Roux travailla en tant que courriériste, deviendra en 1950 rédactrice en chef, et le demeurera pendant 16 ans. Elle sera licenciée en 1966 pour avoir montré en couverture une femme noire. Longtemps conservatrice et bourgeoise, la ligne éditoriale du mensuel se bouscule dans les années 1970, notamment avec des séries de mode de Guy Bourdin, très sexuelles et scandaleuses. Dans les années 1980, les collectionneurs s'arrachent l'édition de décembre du Vogue.

En effet, la rédaction en chef du magazine est confiée à des vedettes diverses comme le Dalaï Lama, Catherine Deneuve, Kate Moss, Charlotte Gainsbourg ou Stéphanie de Monaco. La rédaction en chef de Vogue en France est aujourd'hui assurée par Carine Roitfeld. Rédactrice de mode, collaboratrice du photographe de mode et portraitiste Mario Testino, elle a été la muse de Tom Ford chez Gucci et est à l'origine de la tendance « porno chic » qui a défrayé la chronique à la fin des années 1990. Les bureaux du magazine se trouvent au faubourg Saint-Honoré.

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